Eclats de vers : Agora 02 : Économie
Table des matières
1. Société commerciale
1.1. Introduction
Une société commerciale est une entité juridique fondée et gérée par un ou plusieurs citoyens.
1.2. Statuts
Les statuts d’une société commerciale sont les textes qui en décrivent les règles particulières.
Au sein du cadre constitutionnel et législatif, la société commerciale est libre de rédiger et de modifier ses statuts particuliers comme elle l’entend.
1.3. Fondateur
Une société commerciale est créée par un certain nombre de citoyens appelés fondateurs.
1.4. Sociétaire
Tout citoyen membre d’une société commerciale A est appelé sociétaire, associé, ou coopérateur de A.
L’idée générale est que les sociétaires coopèrent pour développer et entretenir un projet commun.
Règles générales :
- un fondateur est automaquement sociétaire
- un salarié peut toujours devenir sociétaire s’il le souhaite
D’autres catégories de citoyens peuvent être admises comme sociétaires, suivant les statuts de la société commerciale. Exemples :
- entrepreneurs qui se regroupent pour développer des outils communs au sein d’une société
- fournisseurs
- les sociétaires procèdent à des ventes groupées via leur société, qu’on appelle alors centrale de vente
- clients
- les sociétaires procèdent à des achats groupés via leur société, qu’on appelle alors centrale d’achat
- banque mutuelle
- utilisateurs des biens ou services de la société commerciale
1.5. Titres
Une société commerciale peut se financer en émettant des titres donnant différents droits aux acquéreurs.
1.5.1. Part sociale
Une part sociale est un titre émis par la société commerciale.
1.5.1.1. Unique
Chaque sociétaire reçoit une et une seule part sociale de la société commerciale en échange d’un apport initial (souvent modeste, peut même être nul).
Une part sociale ne peut pas être vendue.
Quand un citoyen décide de quitter la société, il perd son statut de sociétaire, rend sa part sociale et récupère son apport initial.
1.5.1.2. Proportionnelle à l’expérience
Chaque sociétaire reçoit une part sociale de la société commerciale à la fin de chaque période où il y est actif (par exemple un mois, un trimestre, un an).
Ce système permet de donner plus de poids aux sociétaires expérimentés.
Une part sociale ne peut pas être vendue.
Quand un citoyen décide de quitter la société, il perd son statut de sociétaire et rend ses parts sociales.
1.5.2. Action
Une action est un titre émis par une société commerciale. Il donne droit à un revenu variable appelé dividende versé à la fin de chaque période.
La période entre deux versements varie généralement entre 3 mois et un an.
1.5.3. Rente
Une rente, ou obligation perpétuelle, est un titre émis par une société commerciale. Elle donne droit à un revenu fixe appelé coupon, versé à la fin de chaque période.
La période entre deux versements varie généralement entre 3 mois et un an.
Le montant du coupon est indiqué sur le titre.
1.5.4. Obligation
Une obligation est similaire à une rente, si ce n’est qu’elle est rendue à la société commerciale émettrice à une échéance fixée en échange de la restitution de la somme initiale consentie par l’acheteur de l’obligation (le prêteur). Ce dernier reçoit en plus, à la fin de chaque période, un coupon fixe dont le montant est indiqué sur l’obligation.
La période entre deux versements varie généralement entre 3 mois et un an.
1.6. Investisseur
Tout citoyen qui possède au moins une action, une rente ou une obligation émise par une société commerciale est appelé investisseur.
Récursivité : une société commerciale S peut aussi faire fonction d’investisseur dans une autre société commerciale A.
1.6.1. Actionnaire
Un investisseur qui possède une ou plusieurs actions émises par une société commerciale est appelé actionnaire.
Afin d’attirer les actionnaires, les statuts de la société peuvent :
- garantir un minimum de redistribution des bénéfices sous forme de didivendes
- par exemple, 20% des bénéfices annuels de la société commerciale
- partager le pouvoir entre l’assemblée des sociétaires et celle des actionnaires pour certaines catégories de décisions (voir la section sur les assemblées)
Bien entendu, l’un n’exclut pas l’autre.
1.6.2. Rentier
Un investisseur qui possède une ou plusieurs rentes émises par une société commerciale est appelé rentier.
1.6.3. Prêteur
Un investisseur qui possède une ou plusieurs obligation émises par une société commerciale est appelé prêteur.
1.7. Assemblées
1.7.1. Assemblée sociale
L’ assemblée sociale est constituée de l’ensemble des sociétaires.
Le poids du vote de chaque sociétaire est proportionnel au nombre de part sociales qu’il détient.
Sauf mention contraire dans les statuts, c’est elle qui prend toutes les décisions au sein de la société commerciale.
1.7.2. Assemblée actionnariale
L’ assemblée actionnariale est constituée de l’ensemble des actionnaires de la société commerciale.
Si les statuts le prévoient, l’assemblée actionnariale peut participer à certaines décisions.
Le poids du vote de chaque actionnaire est proportionnel au nombre d’actions qu’il détient.
1.7.3. Cénacle
Dans le cas le plus simple, le cénacle est une double assemblée :
- assemblée sociale
- assemblée actionnariale
Les statuts peuvent mentionner certaines décisions ou catégories de décisions qui nécessitent la double approbation de ces deux assemblées.
Toute décision qui relève de la compétence du cénacle doit être approuvée par chacune de ses assemblées constitutives pour être validée.
En général, l’assemblée actionnariale appréciera de participer aux décisions qui ont un impact sur les bénéfices à long terme de la société commerciale, et donc sur les dividendes.
1.7.3.1. Plusieurs catégories de sociétaires et d’investisseurs
Dans le cas où il existe plusieurs catégories de sociétaires et d’investisseurs, les statuts peuvent prévoir un cénacle qui tient compte de toutes ces catégories :
- assemblée des sociétaires fondateurs
- assemblée des sociétaires salariés
- assemblée des sociétaires entrepreneurs
- assemblée des sociétaires fournisseurs
- assemblée des sociétaires clients
- assemblée des sociétaires utilisateurs
- assemblée actionnariale
- assemblée des rentiers
- assemblée des prêteurs
Les statuts doivent alors détailler quelles assemblées du cénacle sont compétentes pour une catégorie de décision donnée. Une approbation multiple des assemblées concernées est alors nécessaire pour valider la décision.
Les fondateurs voudront généralement être consultés pour les décisions ayant une influence sur la direction générale de la société commerciale, pour rester fidèle à l’idée de départ.
Les actionnaires salariés participeront bien entendu aux décisions concernant le personnel.
L’assemblée des rentiers appréciera de participer aux décisions qui ont un impact sur la solvabilité et la survie à long terme de la société commerciale, et donc sur les coupons. Il en va de même pour l’assemblée des prêteurs.
Pour les décisions les plus importantes, l’approbation multiple de toutes les assemblées du cénacle est requise.
1.7.4. Modification des statuts
Il faut une majorité des deux tiers de l’assemblée sociale pour modifier les statuts.
Si les statuts prévoient d’impliquer le cénacle dans leurs modifications, il faut une majorité des deux tiers dans chacune de ses assemblées constitutives pour les modifier.
1.7.5. Pas de cumul
Pour éviter les cumuls de mandat et les diverses dérives qui en découlent :
- un sociétaire ne peut posséder en part sociales plus de 5% d’un secteur économique
- un actionnaire ne peut posséder en actions plus de 5% d’un secteur économique
- une société ne peut représenter plus de 5% d’un secteur économique
- par elle-même et à travers ses parts sociales ou ses actions dans d’autres sociétés
1.7.6. Gestion quotidienne
L’assemblée sociale (ou le cénacle, suivant les statuts) :
- nomme et révoque les membres d’un conseil restreint chargé de la gestion quotidienne de la société
- peut modifier ou annuler les décisions du conseil restreint
1.8. Répartition des bénéfices
Les statuts peuvent définir la répartition du bénéfice avant coût financier. Exemple :
- entre 20% et 50% pour les sociétaires
- si les statuts le prévoient, un minimum est distribué aux actionnaires
- par exemple, 20% des bénéfices annuels de la société commerciale
- le reste est réinvesti dans la société
1.9. Récurvisité
Si les statuts de la société commerciale le permettent, une société commerciale S peut être sociétaire ou actionnaire d’une autre société commerciale A.
Exemples de sociétaires ou actionnaires dans ce cas :
- des sociétés commerciales qui se regroupent pour développer des outils communs
- les sociétaires ou actionnaires de sociétés commerciales qui sont elles-mêmes sociétaires ou actionnaires de A
2. Sociétés particulières
2.1. Société personnelle
Chaque citoyen possède automatiquement sa société commerciale propre, appelée société personnelle, qui n’admet que lui comme sociétaire et comme actionnaire.
2.2. Sociétés de citoyens
Les sociétés de citoyens suivantes sont créées :
- 1 société par commune
- 1 société par cité
- 1 société par état
- 1 société par fédération
- 1 société pour la confédération
Chaque citoyen dispose d’une action dans les sociétés de citoyens suivantes :
- société de sa commune
- société de son état
- société de sa fédération
- société de la confédération
Ces actions sont personnelles et ne peuvent être échangées. Chaque action donne droit à un dividende.
2.3. Société enveloppe
Dans le cas où, faute de liquidités, le paiement exigerait la vente d’un bien que le contributeur ne souhaite pas vendre, on procède à la titrisation de ce bien : une société commerciale servant d’enveloppe est créée, et le contributeur est donc autorisé à verser la somme en titres plutôt qu’en liquide :
- le contributeur place le bien concerné dans la société enveloppe dont il détient alors 100% des parts
- le contributeur verse à l'état la contrevaleur en titres à revenus fixes ou variables de la société enveloppe
- l'état reverse en liquide le montant correspondant aux plus démunis
3. Société d’actionnaires
3.1. Introduction
Il s’agit d’une société commerciale où les actionnaires sont sociétaires. Les parts sociales sont alors formellement identiques aux actions, et les assemblées sociale et actionnariale se confondent.
Chaque employé est alors aussi sociétaire et actionnaire. Il reçoit un certain nombre d’actions à la fin de chaque période (mois, année, etc). Ces actions sont émises et augmentent donc mécaniquement le capital. L’ensemble des actions distribuées au personnel chaque année doit représenter au moins 20% du bénéfice annuel de la société.
4. Coopérative publique
4.1. Introduction
Une coopérative publique est une société qui remplit une mission de service public. Elle ressemble à une société commerciale classique, mais avec quelques différences :
- les sociétaires sont tous des représentants élus par l’ensemble des citoyens
- les salariés ne sont donc sociétaires que s’ils sont élus
- des référendums sur initiative de la population permettent de
prendre ou annuler une décision de la coopérative publique
- ces décisions sont prépondérantes par rapport à celles de l’assemblée sociale ou du cénacle de la coopérative
- le bénéfice est régulé pour compenser le coût total
- salaires
- investissements
- usure du matériel (amortissement)
- coût financier versé aux investisseurs
- …
Elle doit également offrir :
- une bonne qualité
- des tarifs modérés
- des salaires corrects
- une activité respectueuse de l’environnement
Leur but est de créér un cadre souple mais efficace et éthique ou l'économie peut s'épanouir dans l’intérêt général.
4.2. Étages de la collectivité
Une coopérative publique peut être créée par n’importe quel étage de collectivité :
- commune
- cité
- état
- fédération
- confédération
Son assemblée de sociétaires est naturellement élue par les citoyens de l’étage de collectivité qui la crée.
Une coopérative publique créée par la confédération aura une assemblée double de type congrès confédéral.
Une coopérative publique créée par une fédération aura une assemblée double de type forum fédéral.
4.3. Actionnariat
L’actionnariat d’une coopérative publique doit respecter les règles suivantes :
- la part publique totale est d’au moins 75%
- part attribuée équitablement aux citoyens : 50%
- part attribuée à l'étage de la collectivité : 25%
- composée d’actions non échangeables
- les actionnaires privés doivent être des citoyens de la
confédération
- une société commerciale n’est pas pas autorisée à être actionnaire d’une coopérative publique
Exemple d’actionnariat d’une coopérative publique confédérale :
- 50% pour les citoyens
- 25% pour les institutions confédérales et entités
- 5% des titres sont attribués à la confédération
- 20% des titres sont répartis équitablement entre les entités
confédérées
- si l’entité fédérée est elle-même une fédération, sa part est
répartie comme suit
- 25% de la part va à la fédération
- 75% de la part est réparti entre les états membres
- si l’entité fédérée est elle-même une fédération, sa part est
répartie comme suit
- actions échangeables
- 25% des titres s'échangent librement sur le marché
4.4. Secteurs économiques
Les coopérative publiques sont créées par décision d’un référendum.
On les retrouve en général dans des secteurs économiques stratégiques où une concurrence ordinaire seule n’a pas beaucoup de sens :
- ressources naturelles
- source d’eau potable
- gisement
- alimentation
- immobilier
- environnement
- assainissement
- éducation
- soin
- énergie
- barrage hydro-électrique
- transport
- chemin de fer
- communication
- réseaux sociaux
- média, presse
- …
Précisions :
- le statut de coopérative publique ne donne pas un avantage
d’exclusivité sur un secteur économiques, celui-ci reste ouvert
aux compétiteurs
- le but est d’ailleurs de générer une concurrence entre sociétés privées et coopératives publiques
- par contre, les sociétés privées positionnées dans des secteurs stratégiques doivent respecter des règles supplémentaires permettant d’assurer la protection et la bonne gestion des ressources naturelles
- il peut très bien y avoir plusieurs coopératives publiques opérant dans le même secteur économique
- une coopérative publique ne bénéficie pas forcément d’une position dominante
5. Brevet
Un brevet certifie que son détenteur est l’auteur d’une découverte scientifique ou technique bien précise.
Le détenteur d’un brevet est rémunéré par une fraction du bénéfice généré par cette découverte. Cette fraction est prélevée dans toutes les sociétés commerciales qui utilisent la découverte associée.
La licence est universelle au sein de la confédération : toutes les sociétés commerciales peuvent utiliser la découverte à condition de s’acquitter de la fraction légale des recettes engendrées.
La validité d’un brevet est limitée à une durée de N années. Par la suite, la découverte pourrat être utilisée gratuitement.
La fraction et La durée de validité sont déterminées par référendum et valables pour toutes les sociétés commerciales de la confédération.
6. Concurrence et régulation
6.1. Introduction
La philosophie générale est d’encadrer et de réguler les instabilités potentielles de l'économie et des marchés financiers, tout en laissant à ceux-ci une large marge de manoeuvre.
L’instabilité la plus fréquente étant la concentration excessive de pouvoir, le rôle premier de la régulation sera d’éviter la formation de ces concentrations.
6.2. Concurrence
Afin d'éviter toute position dominante, la règle par défaut est la suivante : le poids consolidé d’une société commerciale et de ses filiales sur l’offre ou la demande d’un marché ne peut pas excéder 5%.
Dans le cas où une société commerciale dépasse ce seuil, un référendum décide si elle est :
- divisée en plusieurs sociétés de taille plus petite
- transformée en coopérative publique
Une coopérative publique étant sous contrôle de représentants élus et de référendums, elle est autorisée à dépasser le seuil des 5%. On sera particulièrement attentif à ce qu’elle n’abuse pas de ce privilège.
⁂
Par exemple, si une société commerciale a une part de marché de 3%, et qu’elle compte prendre une participation P dans une société commerciale qui possède 4% de part de marché, on a la contrainte :
3% + P × 4% ≤ 5%
Ce qui nous mène à un maximum pour la participation :
P ≤ (5% - 3%) / 4% P ≤ 2% / 4% P ≤ 1 / 2 = 50%
6.3. Nouveau secteur économiques
Une société commerciale qui crée un nouveau secteur économiques est par définition en position dominante puisqu’elle représente par définition 100% du secteur.
Diviser cette société commerciale serait en général prématuré et n’aurait économiquement pas de sens.
Dans ce cas, une dérogation est accordée à cette société commerciale, lui permettant de rester en position dominante durant les N premières années de l’existence du secteur économique. Pour compenser cette position dominante :
- d’autres sociétés commerciales sont bien entendu autorisées, et
même encouragées, à s’inviter sur ce nouveau secteur
- les brevets détenus par la société dominante sont mis à leur disposition
- une coopérative publique est créée dans le même secteur afin de créer un minimum de concurrence
Après ce délai de N années, les règles habituelles s’appliquent, et la société commerciale se verra divisée ou transformée en coopérative publique.
Exemple raisonnable de N : entre 5 et 10.
7. Protectionnisme
7.1. Filiale à l’étranger
Si une société commerciale de la confédération souhaite opérer à l’étranger, elle doit le faire via une filiale dans le pays souhaité.
Afin de décourager les délocalisations à l’étranger, le bénéfice réalisé via cette filiale est taxé de façon plus importante que le bénéfice réalisé à l’intérieur de la confédération.
7.2. Société commerciale étrangère
Si une société commerciale étrangère à la confédération souhaite y opérer, elle doit créer une filiale à l’intérieur de celle-ci. La participation de la maison mère étrangère dans cette filiale est de maximum 40%.
8. Monnaie
8.1. Livre des comptes
Le livre des comptes :
- émet la monnaie
- tient les comptes
- garantit la valeur de la monnaie
8.2. Contrôle démocratique
- des référendums sur initiative de la population sont disponibles
- prendre ou annuler une décision
- le livre des comptes est dirigé par une assemblée de représentants
élus
- assemblée double de type congrès confédéral
8.3. Émission
Le livre des comptes est chargée d'émettre la monnaie fiduciaire et scripturale.
8.4. Comptes bancaires
Le livre des comptes tient un compte pour chaque société commerciale. Il tient également un compte pour chaque citoyen via les sociétés personnelles. Ces derniers peuvent déposer ou retirer leur argent quand ils le souhaitent et le service est gratuit.
Les transactions entre citoyens et entre sociétés se réalisent :
- soit par monnaie physique
- soit par virement entre leurs comptes
Les données concernant les opérations sur les comptes sont confidentielles, et ne peuvent être accédées que lors de conditions juridiques précisément définies :
- litige entre deux parties
- etc
8.5. Banques mutuelles
Une banque mutuelle est une banque où les citoyens qui y possède un compte sont des sociétaires.
Une banque mutuelle peut :
- offrir un service de compte bancaire
Une banque mutuelle ne peut pas :
- investir plus que 90% du montant total qu’elle garde en dépôt
Le type d’investissement pratiqué par une banque mutuelle doit être clairement communiqué aux clients-déposants-sociétaires :
- diversification
- qualité
- catégories
- prêts
- achat d’actions
- transactions sur les marchés à terme
- …
8.6. Panier en contrepartie
Le Livre des comptes garantit la valeur de la monnaie en permettant de l'échanger à un prix Π constant contre un panier de produits tangibles, appelé panier de référence et comprenant :
- des matières premières
- de l’alimentation
- de l’immobilier
- des terrains cultivables
- des outils de production
- etc
On a donc l'équivalence :
1 panier = Π unités monétaires
Chacun peut donc acheter de tels paniers en échange d’un paiement en liquide ou d’une diminution du montant sur son compte. Naturellement, de tels paniers peuvent également être vendus au même prix Π contre du liquide ou une augmentation du montant sur son compte.
Afin de satisfaire la demande en paniers de référence, le Livre des comptes dispose d’un droit de réquisition sur les biens et la production de chaque société commerciale. En échange, les comptes des sociétés commerciales sont crédités d’un montant équivalent à la contrevaleur de leur contribution. Afin de répartir la charge, les réquisitions doivent impérativement être réparties entre les sociétés commerciales, et ce proportionnellement à la valeur des biens et de la production de chacune d’entre elles.
Le livre de compte sert dans ce cas d’intermédiaire entre acheteurs et producteurs, tout en régulant les prix.
9. Marché financier
9.1. Centralisation
Les marchés financiers portant sur les produits importants :
- titres émis par des sociétés commerciales
- actions
- rentes
- obligations
- matières premières
- alimentation
- etc
sont centralisés au niveau confédéral afin de garantir une transparence optimale (prix unique à un instant donné, …) aux citoyens.
9.2. Pas de transactions ultra-rapides
Afin d’éviter les abus dus aux transactions ultra-rapides, un minimum d’une seconde est requis entre deux transactions par le même intervenant.
9.3. Contrôle démocratique
- des référendums sur initiative de la population sont disponibles
- prendre ou annuler une décision
- le marché centralisé est dirigé par une assemblée de représentants
élus
- assemblée double de type congrès confédéral
9.4. Cotation
Les marchés sont des lieux de rencontre entre tous les acheteurs et vendeurs potentiels d’un même produit. Les meilleures offres d’achats et de vente sont rendues disponible à tous dans le carnet d’ordre, afin de favoriser les échanges aux meilleurs prix (appelés cours) possibles. On appelle ce procédé une cotation en continu.
En plus de cette cotation en continu, on organise deux fixing par jour. Les ordres sont alors cachés et accumulés dans une boîte noire. Au bout de 30 minutes, on les découvre et on calcule l’intersection des courbes d’offre et de demande agrégées, ce qui donne le prix optimal et la quantité échangée.
9.5. Marchés au comptant
Sur les marchés au comptant, le vendeur remet immédiatement le produit à l’acheteur, et reçoit immédiatement son prix en échange.
9.6. Marchés à terme
Sur les marchés à terme, des contrats sont conclus entre acheteurs et vendeurs, qui s’engagent respectivement à payer et à livrer le produit dans le futur, à une date appelée échéance.
Pour un produit donné, les contrats à terme de même échéance sont standardisés, donc échangeables. Chaque échéance fait donc l’objet d’une cotation séparée.
Ces marchés sont symétriques car il permettent d’acheter à terme avant ou après avoir vendu à terme.
Une position d’achat à terme peut être cloturée à tout moment en vendant la même quantité de contrats à la même échéance.
Une position de vente à terme peut être cloturée achetant la même quantité de contrats à la même échéance.
9.6.1. Chambre de compensation
La chambre de compensation sert d’intermédiaire entre les acheteurs et les vendeurs.
9.6.1.1. Appels de marge
Afin d'éviter les défauts de paiement, chaque intervenant d’un marché à terme doit mettre à disposition une somme appelée marge représentant au minimum 20% de la valeur des contrats qu’il a conclu. En pratique, cette somme est versée sur un compte prévu à cet effet dans le système de la chambre de compensation.
A chaque cotation, si le cours monte, la chambre de compensation s’occupe de créditer les marges des acheteurs et de débiter les comptes des vendeurs de la différence de cours multiplié par le nombre de contrats qu’ils ont conclus.
Par contre, si le cours chute, les comptes des acheteurs sont débités et les comptes des vendeurs crédités de la différence de cours multiplié par le nombre de contrats qu’ils ont conclus.
Un intervenant qui n’a plus assez de marge sur son compte est obligé, soit de renflouer celui-ci, soit de cloturer sa position.
9.6.1.2. Nettoyage des positions cloturées
La chambre de compensation détecte les positions cloturées et annule les contrats correspondants, après avoir ajusté les marges des intervenants, en fonction de leurs gains ou pertes respectifs.
9.7. Les prêts - emprunts
Un contrat de prêt - emprunt est un contrat par lequel le prêteur cède provisoirement un produit à l’emprunteur. En contrepartie, ce dernier s’engage à restituer à l'échéance fixée le dit produit plus une compensation financière.
Le montant de cette compensation financière est déterminée par la valeur du produit prêté et une variable appelée taux d’intérêt :
Compensation = Taux d’intérêt × Cours du produit au début du prêt x Nombre de produits prêtés
Pour un produit donné, les contrats de prêt - emprunt de même échéance sont standardisés, donc échangeables. Chaque échéance fait l’objet d’une cotation séparée où le taux d’intérêt est la variable cotée du contrat, les meilleurs ordres prêteurs étant ceux demandant le taux d’intérêt le plus faible, et les meilleurs ordres emprunteurs étant ceux offrant le taux d’intérêt le plus élevé.
Le produit prêté - emprunté peut-être :
- de l’argent
- un produit financier
- une matière première
- etc
9.8. Produits stratégiques
En cas de forte hausse sur un produit stratégiques, les coopératives publiques présentes sur le secteur économique sont amenées à en augmenter la production pour faire redescendre le prix.
10. Impôts
10.1. Transparence
Pour des raisons de transparence, tout objectif collectif doit se financer sur un fond propre alimenté par l’impôt correspondant. Les flux financiers sont alors clairement visibles.
Vient s’ajouter à ces impôts particuliers un impôt générique alimentant un fond servant de tampon.
10.2. Taux d’imposition
Lorsque l’impôt consiste à soustraire une fraction d’une certaine somme S et que l’on souhaite que la contribution des fortes sommes soit plus importante que celle des petites, on évalue le taux d’imposition Λ par :
Λ = min { Λ_min + γ × S ; Λ_max }
où Λmin est le taux d’imposition minimal, Λmax le taux d’imposition maximal et γ sa vitesse de croissance. Le calcul de l’impôt est alors immédiat :
Impôt = Λ × S = min { Λ_min + γ × S ; Λ_max } × S
10.3. Répartition des impôts
- Vôté par l’assemblée chargée de répartir les budgets
11. Distribution des richesses
Soit Vmin la valeur des biens du citoyen le plus démuni et Vmax la valeur des biens du citoyen le plus aisé. On exige que :
- Vmin reste supérieur au minimum Δ d’une vie digne
- Vmax / Vmin reste inférieur à un rapport Γ
Si Vmin passe en-dessous de Δ, ou si le rapport Vmax / Vmin dépasse Γ, les citoyens les plus aisés sont mis à contribution pour renflouer les plus démunis, jusqu'à ce que les deux critères ci-dessus soient de nouveau remplis.
On procède comme suit : le citoyen le plus aisé est seul mis à contribution jusqu'à ce que la valeur de ses biens devienne égale à celle du deuxième citoyen le plus riche. Ils contribuent alors équitablement à deux jusqu'à ce qu’ils atteignent le troisième, et ainsi de suite.
Le rapport Γ est à fixer dans une fourchette de 10 à 100.
12. Allocation universelle
12.1. Introduction
- allocation de base versée à tous les citoyens sans condition
- doit permettre de vivre dignement et de réaliser des projets personnels, mais sans luxe
12.2. Financement
- principalement par la distribution des richesses
- marginalement par la création monétaire correspondant à la croissance économique
13. Travail
Le temps de travail doit être partagé équitablement afin de laisser le plus de loisir possible à la population, qui a a lors le temps d’accomplir des tâches plus enrichissantes.
14. Divers
14.1. Titres
Attention de ne pas confondre :
- les dépôts, que l’on peut voir comme des prêts à échéance indéterminée laissée au gré du prêteur
- les rentes, ou obligations perpétuelles qui ne comportent pas d'échéance.
- les prêts classiques qui sont à échéance fixe