Eclats de vers : Agora 02 : Économie

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Table des matières

1. Société commerciale

1.1. Introduction

Une société commerciale est une entité juridique fondée et gérée par un ou plusieurs citoyens.

1.2. Statuts

Les statuts d’une société commerciale sont les textes fondateurs qui en décrivent les règles particulières.

Au sein du cadre constitutionnel et législatif, la société commerciale est libre de rédiger et de modifier ses statuts particuliers comme elle l’entend.

1.3. Participants

Différentes catégories de personnes peuvent intervenir dans une société commerciale :

  • les plus courants
    • fondateurs
    • salariés
    • investisseurs divers
      • actionnaires
      • détenteurs de rentes
      • détenteurs d’obligations
  • autres
    • fournisseurs
      • les fournisseurs procèdent à des ventes groupées via leur société, qu’on appelle alors centrale de vente
    • clients
      • les clients procèdent à des achats groupés via leur société, qu’on appelle alors centrale d’achat
    • prêteurs
      • banque mutuelle
    • entrepreneurs qui se regroupent pour développer des outils communs au sein d’une société
    • utilisateurs des biens ou services de la société commerciale

L’idée générale est que ces participants coopèrent pour développer et entretenir un projet commun.

1.4. Titres

Une société commerciale peut se financer en émettant des titres donnant différents droits aux acquéreurs.

1.4.1. Part fondatrice

Une part fondatrice est un titre émis par la société commerciale, et dont bénéficie chaque fondateur.

1.4.2. Part salariale

Une part salariale est un titre émis par la société commerciale. Chaque salarié de la société en reçoit au moins une.

Chaque part salariale détenue donne droit à un vote à l’assemblée salariale (voir la section sur les assemblées).

Plusieurs modes de répartition des droits de vote sont possibles :

  • un vote par salarié
  • poids du vote proportionnel à l’expérience du salarié
    • le salarié reçoit une part salariale supplémentaire à la fin de chaque période
      • la période varie généralement entre 3 mois et un an

Un salarié démissionnaire doit bien entendu restituer toutes ses parts salariales.

1.4.3. Action

Une action est un titre émis par une société commerciale.

Un actionnaire est une personne qui détient au moins une action.

Chaque action donne droit à :

  • un revenu variable appelé dividende versé à la fin de chaque période.
    • la période entre deux versements varie généralement entre 3 mois et un an
  • un vote à l’assemblée des actionnaires

1.4.4. Rente

Une rente, ou obligation perpétuelle, est un titre émis par une société commerciale.

Un rentier est une personne qui détient au moins une rente.

Chaque rente donne droit à :

  • un revenu fixe appelé coupon, versé à la fin de chaque période
    • le montant du coupon est indiqué sur la rente
    • la période entre deux versements varie généralement entre 3 mois et un an
  • un vote à l’assemblée des rentiers, si celle-ci est prévue dans les statuts

1.4.5. Obligation

Une obligation est similaire à une rente, si ce n’est qu’elle est rendue à la société commerciale émettrice à une échéance fixée en échange de la restitution de la somme initiale consentie par l’acheteur de l’obligation (le prêteur). Ce dernier reçoit en plus, à la fin de chaque période, un coupon fixe dont le montant est indiqué sur l’obligation.

La période entre deux versements varie généralement entre 3 mois et un an.

Un créancier est une personne qui détient au moins une obligation.

Chaque obligation donne droit en plus à un vote à l’assemblée des créanciers, si celle-ci est prévue dans les statuts.

1.5. Assemblées

1.5.1. Assemblée salariale

L’ assemblée salariale est constituée de l’ensemble des salariés.

Le poids du vote de chaque salarié est proportionnel au nombre de part salariales qu’il détient.

1.5.2. Assemblée actionnariale

L’ assemblée actionnariale est constituée de l’ensemble des actionnaires de la société commerciale.

Le poids du vote de chaque actionnaire est proportionnel au nombre d’actions qu’il détient.

1.5.3. Cénacle

Le cénacle est l’assemblée qui prend les décisions au sein de la société commerciale.

Le cénacle est une assemblée composite comprenant généralement au moins :

  • l’assemblée salariale
  • l’assemblée actionnariale

Les statuts peuvent mentionner certaines décisions ou catégories de décisions qui nécessitent, suivant les cas :

  • la double approbation de ces deux assemblées (salariale et actionnariale)
  • l’approbation simple de l’assemblée salariale
  • l’approbation simple de l’assemblée actionnariale

Remarques :

  • les fondateurs sont généralement admis à la fois dans l’assemblée salariale et dans l’assemblée actionnariale
    • les statuts décident le poids de vote des fondateurs dans ces assemblées, en fonction de leur expérience et des actions qu’ils détiennent
  • rien n’empêche un salarié d’être aussi actionnaire et donc de voter à la fois dans l’assemblée salariale et l’assemblée actionnariale
1.5.3.1. Multiple

Les statuts peuvent prévoir un cénacle qui contient d’autres catégories de participants à la société commerciale :

  • assemblée salariale
  • assemblée actionnariale
  • assemblée des fondateurs
  • assemblée des rentiers
  • assemblée des créanciers
  • assemblée des fournisseurs
  • assemblée des clients
  • assemblée des utilisateurs
  • etc

Les statuts doivent alors détailler quelles assemblées du cénacle sont compétentes pour une catégorie de décision donnée. Une approbation multiple des assemblées concernées est alors nécessaire pour valider la décision.

Les fondateurs voudront généralement être consultés pour les décisions ayant une influence sur la direction générale de la société commerciale, pour rester fidèle à l’idée de départ.

L’assemblée des rentiers appréciera de participer aux décisions qui ont un impact sur la solvabilité et la survie à long terme de la société commerciale, et donc sur les coupons. Il en va de même pour l’assemblée des créanciers.

Pour les décisions les plus importantes, l’approbation multiple de toutes les assemblées du cénacle est requise.

1.5.4. Conseil

Le cénacle :

  • nomme et révoque les membres d’un conseil restreint chargé de la gestion quotidienne de la société
  • peut modifier ou annuler les décisions du conseil restreint

Le cénacle est donc une sorte d’assemblée citoyenne interne à la société commerciale.

Ce conseil restreint est une assemblée composite généralement constituée au moins :

  • d’un conseil salarial élu et révoqué par l’assemblée salariale
  • d’un conseil actionnarial élu et révoqué par l’assemblée actionnariale

1.5.5. Modification des statuts

Il faut une majorité des deux tiers dans chacune des assemblées constitutives du cénacle pour modifier les statuts.

1.6. Éviter les cumuls

Pour éviter les cumuls de mandat et les diverses dérives qui en découlent :

  • un acteur économique ne peut posséder plus de 5% de pouvoir décisionnel d’un secteur économique
    • un salarié ne peut posséder en part salariales plus de 5% d’un secteur économique
    • un actionnaire ne peut posséder en actions plus de 5% d’un secteur économique
    • idem pour les autres catégories d’investisseurs, fournisseurs, clients, etc
    • une société ne peut représenter plus de 5% d’un secteur économique
      • par elle-même et à travers ses participations dans d’autres sociétés

Ce ratio de 5% peut naturellement être ajusté via un référendum.

1.7. Répartition des bénéfices

Les statuts peuvent définir la répartition du bénéfice avant coût financier. Exemple :

  • au moins 10% pour les salariés
  • au moins 10% pour les actionnaires

Le bénéfice non distribué est réinvesti dans la société.

1.8. Salariés actionnaires

Un programme de distribution d’actions aux salariés peut être organisé. Dans ce cas, chaque salarié un certain nombre d’actions à la fin de chaque période (mois, trimestre, année, etc). Cette distribution s’effectue en émettant de nouvelles actions, ce qui augmente mécaniquement le capital.

1.9. Récurvisité

Si les statuts de la société commerciale le permettent, une société commerciale S peut être salariée ou actionnaire d’une autre société commerciale A.

Exemples de salariés ou actionnaires dans ce cas :

  • des sociétés commerciales qui se regroupent pour développer des outils communs
  • les salariés ou actionnaires de sociétés commerciales qui sont elles-mêmes sociétaires ou actionnaires de A

2. Sociétés particulières

2.1. Société personnelle

Chaque citoyen possède automatiquement sa société commerciale propre, appelée société personnelle, qui n’admet que lui comme salarié et comme actionnaire.

2.2. Sociétés de citoyens

Les sociétés de citoyens suivantes sont créées :

  • 1 société par commune
  • 1 société par cité
  • 1 société par région
  • 1 société par état
  • 1 société par fédération
  • 1 société pour la confédération

Chaque citoyen dispose d’une part sociale et d’une action dans les sociétés de citoyens suivantes :

  • société de sa commune
  • société de sa cité
  • société de sa région
  • société de son état
  • société de sa fédération
  • société de la confédération

Ces parts sociales et actions sont personnelles et ne peuvent être échangées. Chaque action donne droit à un dividende.

2.3. Société enveloppe

Dans le cas où, faute de liquidités, le paiement exigerait la vente d’un bien que le contributeur ne souhaite pas vendre, on procède à la titrisation de ce bien : une société commerciale servant d’enveloppe est créée, et le contributeur est donc autorisé à verser la somme en titres plutôt qu’en liquide :

  • le contributeur place le bien concerné dans la société enveloppe dont il détient alors 100% des parts
  • le contributeur verse à l'état la contrevaleur en titres à revenus fixes ou variables de la société enveloppe
  • l'état reverse en liquide le montant correspondant aux plus démunis

3. Coopérative publique

3.1. Introduction

Une coopérative publique est une société qui remplit une mission de service public. Elle ressemble à une société commerciale classique, mais avec quelques différences :

  • elle est gouvernée par un aréopage constitué de représentants élus par l’ensemble des citoyens
    • cet aréopage peut être complété par un cénacle consultatif composé
      • d’une assemblée salariale
      • d’une assemblée actionnariale
  • des référendums sur initiative de la population permettent de prendre ou annuler une décision de la coopérative publique
    • ces décisions sont prépondérantes par rapport à celles de l’aréopage de la coopérative
  • le bénéfice est régulé pour compenser le coût total
    • salaires
    • investissements
    • usure du matériel (amortissement)
    • coût financier versé aux investisseurs

Elle doit également offrir :

  • une bonne qualité
  • des tarifs modérés
  • des salaires corrects
  • une activité respectueuse de l’environnement

Leur but est de créér un cadre souple mais efficace et éthique ou l'économie peut s'épanouir dans l’intérêt général.

3.2. Étages de la collectivité

Une coopérative publique peut être créée par n’importe quel étage de collectivité :

  • commune
  • cité
  • région
  • état
  • fédération
  • confédération

Son assemblée de sociétaires est naturellement élue par les citoyens de l’étage de collectivité qui la crée.

Une coopérative publique créée par la confédération aura une assemblée double de type congrès confédéral.

Une coopérative publique créée par une fédération aura une assemblée double de type forum fédéral.

3.3. Actionnariat

L’actionnariat d’une coopérative publique doit respecter les règles suivantes :

  • la part publique totale est d’au moins 75%
    • part attribuée équitablement aux citoyens : 50%
    • part attribuée à l'étage de la collectivité : 25%
    • composée d’actions non échangeables
  • les actionnaires privés doivent être des citoyens de la confédération
    • une société commerciale n’est pas pas autorisée à être actionnaire d’une coopérative publique

Exemple d’actionnariat d’une coopérative publique confédérale :

  • 50% pour les citoyens
  • 25% pour les institutions confédérales et entités
    • 5% des titres sont attribués à la confédération
    • 20% des titres sont répartis équitablement entre les entités confédérées
      • si l’entité fédérée est elle-même une fédération, sa part est répartie comme suit
        • 25% de la part va à la fédération
        • 75% de la part est réparti entre les états membres
  • actions échangeables
    • 25% des titres s'échangent librement sur le marché

3.4. Secteurs économiques

Les coopérative publiques sont créées par décision d’un référendum.

On les retrouve en général dans les secteurs économiques stratégiques, d’infrastructure, et les secteurs où une concurrence ordinaire seule n’a pas beaucoup de sens :

  • ressources naturelles
    • source d’eau potable
    • gisement
  • alimentation
  • immobilier
  • environnement
    • assainissement
  • enseignement
  • soin
  • énergie
    • barrage hydro-électrique
  • transport
    • chemin de fer
  • communication
    • réseaux sociaux
    • média, presse

Précisions :

  • le statut de coopérative publique ne donne pas un avantage d’exclusivité sur un secteur économiques, celui-ci reste ouvert aux compétiteurs
    • le but est d’ailleurs de générer une concurrence entre sociétés privées et coopératives publiques
    • par contre, les sociétés privées positionnées dans des secteurs stratégiques doivent respecter des règles supplémentaires permettant d’assurer la protection et la bonne gestion des ressources naturelles
  • il peut très bien y avoir plusieurs coopératives publiques opérant dans le même secteur économique
  • une coopérative publique ne bénéficie pas forcément d’une position dominante

4. Brevet

Un brevet certifie que son détenteur est l’auteur d’une découverte scientifique ou technique bien précise.

Le détenteur d’un brevet est rémunéré par une fraction du bénéfice généré par cette découverte. Cette fraction est prélevée dans toutes les sociétés commerciales qui utilisent la découverte associée.

La licence est universelle au sein de la fédération : toutes les sociétés commerciales peuvent utiliser la découverte à condition de s’acquitter de la fraction légale des recettes engendrées.

La validité d’un brevet est limitée à une durée de N années. Par la suite, la découverte pourrat être utilisée gratuitement.

La fraction et La durée de validité sont déterminées par référendum et valables pour toutes les sociétés commerciales de la fédération.

5. Concurrence et régulation

5.1. Introduction

La philosophie générale est d’encadrer et de réguler les instabilités potentielles de l'économie et des marchés financiers, tout en laissant à ceux-ci une large marge de manoeuvre.

L’instabilité la plus fréquente étant la concentration excessive de pouvoir, le rôle premier de la régulation sera d’éviter la formation de ces concentrations.

5.2. Concurrence

Afin d'éviter toute concentration excessive, la règle par défaut est la suivante : le poids consolidé d’une société commerciale et de ses filiales sur l’offre ou la demande d’un marché ne peut pas excéder 5%. Ce ratio de 5% peut naturellement être ajusté via un référendum. Ceci s’applique donc :

  • aux vendeurs
    • fournisseurs
    • etc
  • aux acheteurs
    • clients
    • consommateurs finaux
    • etc

Dans le cas où une société commerciale dépasse ce seuil, un référendum décide si elle est :

  • contrainte de vendre certaines de ses participations, ce qui peut suffire dans certains cas à la faire redescendre sous le seuil des 5%
  • scindée en plusieurs sociétés de taille réduite
  • transformée en coopérative publique

Au niveau local (commune par exemple), ces solutions ne sont pas toujours possibles ou souhaitables. On peut alors :

  • stimuler la formation de sociétés commerciales concurrentes
  • réguler divers paramètres de la société
    • fixer des prix maximum pour ses produits
    • fixer un niveau de salaire maximal (confortable mais sans excès)

5.3. Poids consolidé

Le facteur déterminant étant le poids consolidé, c’est-à-dire en incluant les participations et les filiales de la société commerciale, celle-ci devra être attentive à ne pas dépasser un certain seuil dans ses participations.

Par exemple, si une société commerciale a une part de marché de 3%, et qu’elle compte prendre une participation P dans une société commerciale qui possède 4% de part de marché, on a la contrainte :

3% + P × 4% ≤ 5%

Ce qui nous mène à un maximum pour la participation :

P ≤ (5% - 3%) / 4%
P ≤ 2% / 4%
P ≤ 1 / 2 = 50%

5.4. Quelle solution privilégier

  • coopérative publique
    • dans les secteurs qui forment le socle de l’économie :
      • ressources naturelles
      • transport
      • énergie
      • secteurs stratégiques
    • dans les secteurs où la concurrence est structurellement difficile à réaliser
      • exemple : chemins de fer
    • division en plusieurs sociétés
      • dès que raisonnablement possible

5.5. Coopérative publique

Une coopérative publique étant sous contrôle de représentants élus et de référendums, elle est autorisée à dépasser le seuil des 5%. On sera particulièrement attentif à ce qu’elle n’abuse pas de ce privilège.

En contrepartie de ce privilège, la coopérative publique doit mettre en place une régulation :

  • des prix
  • des salaires
  • de la qualité
  • de la quantité
  • etc

5.6. Actionnaire

On peut appliquer les mêmes principes au niveau des actionnaires, pour éviter qu l’un d’entre-eux ne possède trop d’influence.

5.7. Nouveau secteur économiques

Une société commerciale qui crée un nouveau secteur économiques est par définition en position dominante puisqu’elle représente par définition 100% du secteur.

Diviser cette société commerciale serait en général prématuré et n’aurait économiquement pas de sens.

Dans ce cas, une dérogation est accordée à cette société commerciale, lui permettant de rester en position dominante durant les N premières années de l’existence du secteur économique. Pour compenser cette position dominante :

  • d’autres sociétés commerciales sont bien entendu autorisées, et même encouragées, à s’inviter sur ce nouveau secteur
    • les brevets détenus par la société dominante sont mis à leur disposition
  • une coopérative publique est créée dans le même secteur afin de créer un minimum de concurrence

Après ce délai de N années, les règles habituelles s’appliquent, et la société commerciale se verra scindée, transformée en coopérative publique, régulée ou mise en concurrence avec de nouveaux acteurs.

Exemple raisonnable de N : entre 5 et 10.

5.8. Économie locale

On évitera autant que possible la formation de concentration excessive au niveau local.

Exemple : pas de concentration excessive dans l’immobilier d’une commune.

Dans certains cas, aucune des solutions applicables à grande échelle n’est souhaitable. Par exemple, il ne serait pas raisonnable de scinder l’unique boulangerie d’un village. Étant donné son caractère de modeste propriété familiale, il serait aussi contraire à l’éthique et aux libertés fondamentales de la transformer en coopérative publique à l’échelle communale. Dans ce cas, il est préférable de :

  • réguler les prix de ses produits, en fixant par exemple des tarifs maximum
  • stimuler la création de boulangeries concurrentes

6. Protectionnisme

6.1. Filiale à l’étranger

Si une société commerciale de la confédération souhaite opérer à l’étranger, elle doit le faire via une filiale dans le pays souhaité.

Afin de décourager les délocalisations à l’étranger, le bénéfice réalisé via cette filiale est taxé de façon plus importante que le bénéfice réalisé à l’intérieur de la confédération.

6.2. Société commerciale étrangère

Si une société commerciale étrangère à la confédération souhaite y opérer, elle doit créer une filiale à l’intérieur de celle-ci. La participation de la maison mère étrangère dans cette filiale est de maximum 40%.

7. Monnaie

7.1. Livre des comptes

Le livre des comptes :

  • émet la monnaie
  • tient les comptes
  • garantit la valeur de la monnaie

7.2. Contrôle démocratique

  • des référendums sur initiative de la population sont disponibles
    • prendre ou annuler une décision
  • le livre des comptes est dirigé par une assemblée de représentants élus
    • assemblée double de type congrès confédéral

7.3. Émission

Le livre des comptes est chargée d'émettre la monnaie fiduciaire et scripturale.

7.4. Comptes bancaires

Le livre des comptes tient un compte pour chaque société commerciale. Il tient également un compte pour chaque citoyen via les sociétés personnelles. Ces derniers peuvent déposer ou retirer leur argent quand ils le souhaitent et le service est gratuit.

Les transactions entre citoyens et entre sociétés se réalisent :

  • soit par monnaie physique
  • soit par virement entre leurs comptes

Les données concernant les opérations sur les comptes sont confidentielles, et ne peuvent être accédées que lors de conditions juridiques précisément définies :

  • litige entre deux parties
  • etc

7.5. Banques mutuelles

Une banque mutuelle est une banque où les citoyens qui y possède un compte sont des sociétaires.

Une banque mutuelle peut :

  • offrir un service de compte bancaire

Une banque mutuelle ne peut pas :

  • investir plus que 90% du montant total qu’elle garde en dépôt

Le type d’investissement pratiqué par une banque mutuelle doit être clairement communiqué aux clients-déposants-sociétaires :

  • diversification
  • qualité
  • catégories
    • prêts
    • achat d’actions
    • transactions sur les marchés à terme

7.6. Panier en contrepartie

Le Livre des comptes garantit la valeur de la monnaie en permettant de l'échanger à un prix Π constant contre un panier de produits tangibles, appelé panier de référence et comprenant :

  • des matières premières
  • de l’alimentation
  • de l’immobilier
  • des terrains cultivables
  • des outils de production
  • etc

On a donc l'équivalence :

1 panier = Π unités monétaires

Chacun peut donc acheter de tels paniers en échange d’un paiement en liquide ou d’une diminution du montant sur son compte. Naturellement, de tels paniers peuvent également être vendus au même prix Π contre du liquide ou une augmentation du montant sur son compte.

Afin de satisfaire la demande en paniers de référence, le Livre des comptes dispose d’un droit de réquisition sur les biens et la production de chaque société commerciale. En échange, les comptes des sociétés commerciales sont crédités d’un montant équivalent à la contrevaleur de leur contribution. Afin de répartir la charge, les réquisitions doivent impérativement être réparties entre les sociétés commerciales, et ce proportionnellement à la valeur des biens et de la production de chacune d’entre elles.

Le livre de compte sert dans ce cas d’intermédiaire entre acheteurs et producteurs, tout en régulant les prix.

8. Marché financier

8.1. Centralisation

Les marchés financiers portant sur les produits importants :

  • titres émis par des sociétés commerciales
    • actions
    • rentes
    • obligations
  • matières premières
  • alimentation
  • etc

sont centralisés au niveau confédéral afin de garantir une transparence optimale (prix unique à un instant donné, …) aux citoyens.

8.2. Pas de transactions ultra-rapides

Afin d’éviter les abus dus aux transactions ultra-rapides, un minimum d’une seconde est requis entre deux transactions par le même intervenant.

8.3. Contrôle démocratique

  • des référendums sur initiative de la population sont disponibles
    • prendre ou annuler une décision
  • le marché centralisé est dirigé par une assemblée de représentants élus
    • assemblée double de type congrès confédéral

8.4. Cotation

Les marchés sont des lieux de rencontre entre tous les acheteurs et vendeurs potentiels d’un même produit. Les meilleures offres d’achats et de vente sont rendues disponible à tous dans le carnet d’ordre, afin de favoriser les échanges aux meilleurs prix (appelés cours) possibles. On appelle ce procédé une cotation en continu.

En plus de cette cotation en continu, on organise deux fixing par jour. Les ordres sont alors cachés et accumulés dans une boîte noire. Au bout de 30 minutes, on les découvre et on calcule l’intersection des courbes d’offre et de demande agrégées, ce qui donne le prix optimal et la quantité échangée.

8.5. Marchés au comptant

Sur les marchés au comptant, le vendeur remet immédiatement le produit à l’acheteur, et reçoit immédiatement son prix en échange.

8.6. Marchés à terme

Sur les marchés à terme, des contrats sont conclus entre acheteurs et vendeurs, qui s’engagent respectivement à payer et à livrer le produit dans le futur, à une date appelée échéance.

Pour un produit donné, les contrats à terme de même échéance sont standardisés, donc échangeables. Chaque échéance fait donc l’objet d’une cotation séparée.

Ces marchés sont symétriques car il permettent d’acheter à terme avant ou après avoir vendu à terme.

Une position d’achat à terme peut être cloturée à tout moment en vendant la même quantité de contrats à la même échéance.

Une position de vente à terme peut être cloturée achetant la même quantité de contrats à la même échéance.

8.6.1. Chambre de compensation

La chambre de compensation sert d’intermédiaire entre les acheteurs et les vendeurs.

8.6.1.1. Appels de marge

Afin d'éviter les défauts de paiement, chaque intervenant d’un marché à terme doit mettre à disposition une somme appelée marge représentant au minimum 20% de la valeur des contrats qu’il a conclu. En pratique, cette somme est versée sur un compte prévu à cet effet dans le système de la chambre de compensation.

A chaque cotation, si le cours monte, la chambre de compensation s’occupe de créditer les marges des acheteurs et de débiter les comptes des vendeurs de la différence de cours multiplié par le nombre de contrats qu’ils ont conclus.

Par contre, si le cours chute, les comptes des acheteurs sont débités et les comptes des vendeurs crédités de la différence de cours multiplié par le nombre de contrats qu’ils ont conclus.

Un intervenant qui n’a plus assez de marge sur son compte est obligé, soit de renflouer celui-ci, soit de cloturer sa position.

8.6.1.2. Nettoyage des positions cloturées

La chambre de compensation détecte les positions cloturées et annule les contrats correspondants, après avoir ajusté les marges des intervenants, en fonction de leurs gains ou pertes respectifs.

8.7. Les prêts - emprunts

Un contrat de prêt - emprunt est un contrat par lequel le prêteur cède provisoirement un produit à l’emprunteur. En contrepartie, ce dernier s’engage à restituer à l'échéance fixée le dit produit plus une compensation financière.

Le montant de cette compensation financière est déterminée par la valeur du produit prêté et une variable appelée taux d’intérêt :

Compensation = Taux d’intérêt × Cours du produit au début du prêt x Nombre de produits prêtés

Pour un produit donné, les contrats de prêt - emprunt de même échéance sont standardisés, donc échangeables. Chaque échéance fait l’objet d’une cotation séparée où le taux d’intérêt est la variable cotée du contrat, les meilleurs ordres prêteurs étant ceux demandant le taux d’intérêt le plus faible, et les meilleurs ordres emprunteurs étant ceux offrant le taux d’intérêt le plus élevé.

Le produit prêté - emprunté peut-être :

  • de l’argent
  • un produit financier
  • une matière première
  • etc

8.8. Produits stratégiques

En cas de forte hausse sur un produit stratégiques, les coopératives publiques présentes sur le secteur économique sont amenées à en augmenter la production pour faire redescendre le prix.

9. Impôts

9.1. Transparence

Pour des raisons de transparence, tout objectif collectif doit se financer sur un fond propre alimenté par l’impôt correspondant. Les flux financiers sont alors clairement visibles.

Vient s’ajouter à ces impôts particuliers un impôt générique alimentant un fond servant de tampon.

9.2. Taux d’imposition

Lorsque l’impôt consiste à soustraire une fraction d’une certaine somme S et que l’on souhaite que la contribution des fortes sommes soit plus importante que celle des petites, on évalue le taux d’imposition Λ par :

Λ = min { Λ_min + γ × S ; Λ_max }

où Λmin est le taux d’imposition minimal, Λmax le taux d’imposition maximal et γ sa vitesse de croissance. Le calcul de l’impôt est alors immédiat :

Impôt = Λ × S = min { Λ_min + γ × S ; Λ_max } × S

9.3. Répartition des impôts

  • Vôté par l’assemblée chargée de répartir les budgets

10. Distribution des richesses

Soit Vmin la valeur des biens du citoyen le plus démuni et Vmax la valeur des biens du citoyen le plus aisé. On exige que :

  • Vmin reste supérieur au minimum Δ d’une vie digne
  • Vmax / Vmin reste inférieur à un rapport Γ

Si Vmin passe en-dessous de Δ, ou si le rapport Vmax / Vmin dépasse Γ, les citoyens les plus aisés sont mis à contribution pour renflouer les plus démunis, jusqu'à ce que les deux critères ci-dessus soient de nouveau remplis.

On procède comme suit : le citoyen le plus aisé est seul mis à contribution jusqu'à ce que la valeur de ses biens devienne égale à celle du deuxième citoyen le plus riche. Ils contribuent alors équitablement à deux jusqu'à ce qu’ils atteignent le troisième, et ainsi de suite.

Le rapport Γ est à fixer dans une fourchette de 10 à 100.

11. Allocation universelle

11.1. Introduction

alias : revenu universel

  • allocation de base versée à tous les citoyens sans condition
  • doit permettre de vivre dignement et de réaliser des projets personnels, mais sans luxe

11.2. Avantages

  • simplification
    • remplace
      • allocations familiales, qui deviennent les allocations universelles des enfants, destinées à augmenter avec l’âge
      • allocations de chômage
      • pensions
    • rend inutile
      • le salaire minimum

11.3. Financement

  • principalement par
  • marginalement par
    • la création monétaire correspondant à la croissance économique

12. Travail

Le temps de travail doit être partagé équitablement afin de laisser le plus de loisir possible à la population, qui a a lors le temps d’accomplir des tâches plus enrichissantes.

13. Divers

13.1. Titres

Attention de ne pas confondre :

  • les dépôts, que l’on peut voir comme des prêts à échéance indéterminée laissée au gré du prêteur
  • les rentes, ou obligations perpétuelles qui ne comportent pas d'échéance.
  • les prêts classiques qui sont à échéance fixe

Auteur: chimay

Created: 2025-05-28 mer 19:01

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