Eclats de vers : Article : Agora

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Table des matières

1. La diplomatie

Je vois que tu as en tête le cas particulier, il est vrai le plus fréquent, où au moins une des parties ne peut être pleinement satisfaite de l'accord. Elle est alors lésée par rapport à ce qu'elle ambitionnait, mais y gagne généralement si on compare les termes de l'accord à la situation antérieure. Si ce n'était pas le cas, l'accord n'aurait probablement pas été conclu. Il y a donc relativité de la concession. J'y reviendrai, mais je tiens tout d'abord à donner un exemple de cas où aucune partie n'est lésée, même relativement à ses espérances.

1.1. Solution sans concession

Ma petite fable fait intervenir soeur Sourire et frère Soupir. Soeur Sourire adore le jardinage et la bronzette. Frère Soupir aime le calme et l'ombre propice à ses études. Tous deux souhaitent acheter le même petit coin de paradis pour y construire la villa de leurs rêves, celle de Soeur Sourire étant vous vous en doutez fort différente de celle de frère Soupir. Le problème est qu'aucun des deux pris séparément n'a suffisamment de fonds pour cela. Chacun souhaite emprunter la somme nécessaire à son concurrent, mais tous deux refusent, évidemment. Vient alors le frérot architecte qui leur propose d'acheter le terrain à deux et d'y construire un immeuble de deux étages, concept totalement nouveau à l'époque de notre fable. Soeur Sourire occupera le second, aura un jardin sur le toit et du soleil à profusion, tandis que Frère Soupir sera bien au frais, abrité par l'étage supérieur de la chaleur estivale. Aucun d'eux n'a fait de concession, et la solution est encore supérieure à leurs attentes.

Tout cela pour dire qu'une diplomatie idéale se doit d'être innovante. Un tel cas peut sembler rare, mais cela doit malgré tout rester un objectif à atteindre. Même dans une situation plus réaliste, l'idée reste toujours de maximiser les avantages en minimisant les concessions.

1.2. Relativité de la concession

Pour illustrer la relativité de la concession, imaginons deux fermiers qui exploitent un terrain commun. Ils souhaitent le vendre et trouvent un acheteur à bon prix. Tout cela semble idyllique, mais chacun des deux fermiers prétend avoir travaillé plus dur que l'autre depuis plusieurs saisons, et réclame 70 % du produit de la vente. Si ils n'acceptent pas tous deux de revenir à 50 %, la vente ne sera pas possible. Il y a alors deux visions duales des choses.

Dans la vision psychologique, chacun des fermiers a l'impression de devoir faire une concession pour pouvoir vendre le terrain.

Dans la vision épurée, l'alternative est simple : soit ils touchent chacun la moitié de la vente, soit ils ne touchent rien du tout.

Dans la première situation, il y a concession. Dans la seconde, seul apparaît le gain réalisé par rapport à l'absence d'accord.

1.3. Discussion

La discussion ne poursuit pas le même but que la diplomatie. Dans ce cas nous sommes d'accord, il n'y a pas à concéder, en première lecture du moins. Par après, on peut toujours réfléchir sur les arguments de l'autre et voir si ils nous apportent quelque chose, je ne vois pas cela comme une concession.

1.4. Respect

Ce n'est pas vraiment la propriété de la porte qui compte, si tu as un invité qui dort chez toi, tu ne vas pas le réveiller pour aller aérer si tu as trop chaud, simple question d'intimité.

Pour en revenir au voisin, je dirais que si tu t'abstiens d'aller le déranger pour éviter de recevoir le lendemain le paquet cadeau de son labrador sur ton paillasson, tu obéis alors effectivement à un pacte tacite. Si tu t'en abstiens par empathie avant même de penser au code social, si tu t'en abstiens parce que tu te mets à sa place et que tu n'aimerais pas non plus qu'il fasse intrusion, l'affaire est totalement différente. Il s'agit alors d'une conscience de l'autre, et non plus d'obéissance, ce qui rejoint, ou plutôt étend le concept d'amour à une notion beaucoup large. C'est assez proche de ce que tu expose avec les « fils tremblants ».

Ah, l'amour, un des termes les plus employés, mais aussi un des plus vagues dans sa définition. Nous avons tous nos propres acceptations de chaque mot, mais avec celui-là, le flou est d'autant plus grand que les concepts qu'il implique sont nombreux et interdépendants.

1.5. Franchise

On peut certes amener sa franchise comme on le souhaite, mais si on le fait en blessant l'interlocuteur, on aura beau lui dire par après que la terre est ronde, il ne le croira plus. J'exagère, mais l'esprit est ainsi fait qu'il se défend face à ce qu'il considère comme une agression. Même si le but n'est pas de convaincre, cette blessure est-elle souhaitable ? On pourrait répondre non dans le cas général, oui dans le cas ou se taire est pire. C'est une question ouverte, chacun aura sa réponse en fonction des circonstances.

2. Le marteau et ses faux cils

La polis tique, tome 1

« Moi, je ne suis pas Marxiste ». Cette citation, d'apparence tout à fait anodine, prend tout son sel lorsqu'on apprend qu'elle provient de Karl Marx lui-même. À première vue, on peut y voir une volonté de se démarquer de l'interprétation qu'il estimait frauduleuse de certains de ses émules. Mais on peut aussi y reconnaître le philosophe, encore plus attaché au principe de l'idée libre qu'à ses propres théories. Car enfin, cette phrase n'est-elle pas une façon de dire : « je ne veux pas que l'on me suive aveuglément, je ne veux pas que l'on me suive sans réfléchir, je ne veux pas que l'on me suive intégralement sans remettre en question la plus infime de mes pensées, en fait je ne veux pas que l'on me suive tout court. » ? Vue ainsi, elle se métamorphose en une attaque virulente contre ces partis et ces religions où l'on vous explique quoi penser, quoi critiquer, qui aimer. Une petite phrase d'apparence banale, mais qui donne une autre dimension à l'histoire. Et, en dépit de cette envergure, une tentative dérisoire de lutter contre la bêtise universelle. Sans augurer d'un avenir vraisemblablement lointain, une chose est sûre : le monde se portera mieux le jour où textes politiques et religieux seront lus avec un minimum de discernement, une once de distance, une pincée de philosophie. N'en déplaise à Audiard, un intellectuel assis ira toujours plus loin qu'une bande de cons qui tourne en rond. Oui, j'aurais bien vu Karl Marx parmi les premiers à démolir le mur de Berlin.

Mais ce n'est pas pour demain, car, vu sous cet angle, nous sommes toujours dans la Rome antique : du pain et du cirque, des jeux et des joints, même combat ! Que ferait la population sans match PSG (1) - OM (2), sans ce bon vieux manichéisme gauche - droite, sans tous ces films où les gentils (en bleu !) affrontent les méchants (en vert !), sans tous ces divertissements continus qui coupent une bonne partie de la population de questions plus essentielles ? Il y aurait un risque qu'elle commence à réfléchir, la population, et même un risque plus sérieux qu'elle s'ennuie. Non, ne me demandez pas d'être de droite, ne me demandez pas d'être de gauche, ne me demandez pas de m'enfermer dans cette vue étriquée. La seule question que l'on peut légitimement se poser est : que peut-on faire pour améliorer le fonctionnement de la société ? Une question qui implique de dépasser le parfum initial de rose ou de maroilles pour aller rechercher le meilleur fromage dans chaque crémerie. Si changer le monde n'a rien de facile, la tâche paraît soudainement aisée lorsqu'on la compare au défi titanesque qui nous propose de le rendre meilleur.

En attendant, que constate-t-on ? Beaucoup d'agitation, de gueulante, d'antagonisme positivement démagogique, de slogans qu'on se répète de bouche en bouche sans passer entre les oreilles, mais point d'idées constructives. Ces idées sans qui nous ne sommes rien et n'allons nulle part, ces idées sans qui les révolutions n'ont jamais mené qu'à des bains de sang inutiles, des révoltes échouant lamentablement quand elles ne sont pas récupérées par des candidats au pouvoir absolu. Ces idées sans qui la prise de la Bastille ne serait qu'une émeute de plus dans l'histoire de Paris, rangée dans la même catégorie nauséeuse que ces fêtes exprimant l'euphorie populaire de voir se consumer sur un bûcher de vilains hérétiques responsable de tous leurs maux. Les boucs émissaires, cela ne vous rappelle rien ? Sans idée, on ne voit plus que de la haine, qu'une soif de violence qui se cache mal sous la première « bonne cause » venue, et les « à bas tout » de service s'en donnent à coeur joie. Pour les propositions, vous pouvez repasser dans quelques millénaires, ils en seront encore à s'étriper pour pouvoir fixer la date de la prochaine réunion.

Non, n'essayez pas de me faire croire que tout détruire une enième fois modifierait en profondeur la nature humaine, ne venez pas me dire que cela mettrait fin à la tendance qui est sienne de se servir de ses voisins comme tremplin pour sa propre gloriole. Ne venez pas me raconter que vous avez découvert le seul et unique parti qui ne pratique pas l'esprit de clan, ne venez pas me dire que c'en serait fini de ces assemblées où les rares bonnes décisions qui y sont prises ne le sont pas pour de bonnes raisons. L'intérêt personnel, la mauvaise foi, la corruption, le copinage et le népotisme sont des valeurs sûres qui ont survécu à tous les régimes. Quant à l'arbitraire, dites-vous bien que le les extrêmes, de mai 40 au printemps de Prague, ne sont que deux tentacules du même hydre.

(1) Parti Socialiste de Gauche
(2) Ouvriers Militants

2.1. Réponse à la réponse de Naej **

Quelques portes ouvertes qui méritent d'être rappelées, vu que les mêmes erreurs ont tendance à se répéter lorsque l'enveloppe change de nom. Mais tu me parles des grandes idées comme si il n'en existait qu'une poignée dans un vase clos ! Où que l'on aille, il semble que l'on n'entende plus que cette pique : « tout a été dit ». Ok, alors taisons-nous tous, c'est le choix le plus raisonnable.

Non, même sans parler de génie, il y a de petites idées qui peuvent aider, et parfois grandir, c'est à nous tous de laisser parler notre imagination, d'apporter notre pierre. Cela ne demande que l'audace de penser différemment, de sortir des sentiers battus.

Je suis d'accord pour dire que l'Homme pervertit les « systèmes », on peut d'ailleurs voir une fonction de renouvellement inévitable dans cette caractéristique. J'y apporte toutefois une précision : il y a des matériaux plus facilement corrodables que d'autre … je cherche l'or.

2.2. Réponse à la réponse d'Hernani **

Une impressionnante leçon d'histoire, le texte à beau être long, il semble court à la lecture.

La question que tu poses sur la dualité homme - politique est centrale. Ce qui est sûr, c'est qu'agir sans tenir aucun compte de l'aspect humain est courir à l'échec. Je préfère l'idée de contrats sociaux émergeant du libre choix d'un ensemble de citoyens à la ville platonicienne peuplée de clones où toute individualité est noyée et soumise à une autorité illimitée.

Pour éviter que ce libre choix ne mène à des errements, l'idéal serait de lancer chacun sur la voie de la sagesse, et c'est probablement là la tâche la plus délicate de tout progrès social.

En ce qui concerne la globalité d'une vision politique, je crois que la plupart des avis convergeront pour dire qu'elle devient nécessaire à partir du moment où l'économie l'est également. Sans cela, aucune régulation n'est possible, les monopoles sont incontrôlables et les délocalisations sortent de leur tanière.

Tu cites les coopératives, l'idée est excellente, et il est tout à fait possible de les rendre viable via une fiscalité avantageuse, voire même de les accoupler avec une société commerciale classique.

Le vin avait l'air effectivement excellent

Au plaisir !

2.3. Réponse à la réponse de Waiméa Bay **

Un monde sans frontière, j'en ai rêvé longtemps, avant de me rendre compte qu'on ne peut les supprimer. Regarde n'importe quelle communauté, l'humain recrée naturellement les mêmes conditions : des clans se forment inévitablement autour d'autant de sujets, prétextes à favoriser ses petits copains. Or, qui dit clan, dit frontière sournoise. Quant à l'argent, il n'est qu'une facade pour les diverses convoitises de tout un chacun, une facade souvent moins sale que le contenu de la vitrine. Le supprimer n'empêchera pas le tout un chacun d'envier ce qui est enviable : la piscine du voisin, le pouvoir de son sous-fifre de chef, la gaieté de son collègue, la femme d'Hector ou le mari d'Andromaque. J'en passe.

3. Un peu d'essence et de principe

La polis tique, tome 2

Dans l'article précédent, j'énonçais la question qui devrait être à la source de toute démarche politique honnête, à savoir en substance :

« Comment peut-on organiser le fonctionnement d'une communauté afin d'assurer au mieux le bien-être de tous et de chacun en particulier ? »

La précision est vitale, dans la mesure où il est accordé autant d'importance à l'individualité qu'à la collectivité. Toute politique qui négligerait l'un ou l'autre de ces deux aspects courrait au chaos ou à la tyrannie, autrement dit à l'échec.

Sur cette dualité individu - communauté viennent se greffer quelques principes essentiels. Avant toute chose, rien ne peut fonctionner correctement sans la présence de règles claires, simples, identiques pour tous et laissant à chacun le plus de liberté possible. Mais ce qui fait vivre un groupe ce sont les intéractions entre les personnes qui le constitue. Parmi elles, je retiendrai les valeurs qui me paraissent les plus importantes : le partage et l'échange. Afin d'éviter ou au moins d'atténuer les travers dans lesquels se sont enlisées trop de civilisations, il me paraît également nécessaire de généraliser un principe démocratique bien connu en interdisant l'accumulation de trop de pouvoir en trop peu de mains, et ce quelle que soit la nature du pouvoir en question : politique, économique, financier ou autre.

Pour mieux comprendre la nécessité de ces principes, choisissons quelques modèles de société où ils n'apparaissent pas. Nous ne nous attarderons pas sur la concentration du pouvoir, concentration qui conduit par définition à un régime oligarchique ou autoritaire ; si démocratie il y a, elle ne sera que de façade.

Ensuite, supposons si cela est possible une société où le partage est interdit. C'est le règne du chacun pour soi, tout le monde il veut garder ses petits secrets et le savoir ne se propage que très lentement. En clair, c'est la ruine à plus ou moins long terme. Comme si cela ne suffisait pas, toute action commune, et donc toute contestation, tout débat est interdit. La communauté elle-même se voit niée, ce qui ne peut déboucher que sur le chaos, cette mixture instable d'où émergent les habituels potentats de village, de région, de province, autrement dit un féodalisme qui comme chacun sait ne brille ni par son équité, ni par ses capacités de progrès social.

Considérons à présent un système où l'échange est hors-la-loi. Dans le meilleur des cas, on se retrouve avec une société égalitaire jusqu'à l'excès où les ressources sont allouées uniformément. Il n'est pas tenu compte des préférences de chacun, et la population fait face à un choix cornélien : abandonner toute diversité et accepter le mal-être qui en découle, ou développer un marché noir, fragmenté, à la merci de monopoles, d'escrocs et de magouilleurs de tous poils. Abstraction faite de l'aspect légal, ces marchés décentralisés, opaques, facilement manipulables de par leur illiquidité et l'absence de régulation, ces marchés instables et iniques sont l'une des causes de la crise financière actuelle.

Cette situation lamentable est à l'opposé d'un marché optimal respectant les principes de transparence et évitant toute concentration excessive du pouvoir commercial. Le premier critère implique une centralisation et une mise à disposition du public des informations, le second nécessite une fragmentation fine de l'offre et de la demande.

Une bonne partie des inégalités actuelles provient d'un manque à ces principes : les états possédant des lois anti-monopoles ne les appliquent pas, ou pas suffisamment, à plus petite échelle les deux boulangers du coin s'entendent trop cordialement pour se faire concurrence, la chaîne de distribution est trop puissante par rapport au petit fermier qu'on pousse vers la culture industrielle, etc. Au niveau des sociétés, la main-mise des actionnaires n'est pas contrebalancée par un pouvoir réel du personnel, les mandats croisés dans les conseils d'administration sont aussi communs qu'en politique et pourtant personne ne semble s'indigner des collusions d'intérêt que cela génère. Sans compter la misère, car rien ou presque n'est fait pour aider les gens qui dorment dans des cartons … Si la liste est longue, les causes se ressemblent.

Et pourtant, il existe des solutions à ces problèmes : interdire tout cumul de mandat, qu'il soit politique, économique ou autre, développer comme modèle commercial des sociétés contrôlées à la fois par le personnel et les actionnaires, à mi-chemin entre la coopérative et la société anonyme, améliorer l'ISF et éliminer les défauts qui lui sont reprochés, etc.

Rien de tout cela ne nécessite de grands cris révolutionnaires, juste des réformes et la détermination de la population à les faires appliquer. Malheureusement, il semble plus facile de hurler contre des ennemis confus comme l'économie ou le système, éternels boucs émissaires d'une colère aveugle. Pourtant, personne n'a jamais vu cette vieille dame ou ce mystérieux monsieur mettre la main dans nos poches ou comploter dans les couloirs. Comme tout autre outil, ce sont des bras humains qui les actionnent, des bras semblables aux vôtres. Ce qui nous amène à une autre question pertinente : pourquoi les peuples connaissent-ils si mal les rouages de l'état, pourquoi des matières aussi importantes que le droit ou l'économie ne figurent pas ou si peu dans les programmes scolaires ? Voilà une question qui montre du doigt les déficiences de l'éducation et la menace que ces lacunes représentent pour la démocratie.

3.1. Réponse à Hernani **

Ta cave est toujours aussi excellente Hernani ! Il est intéressant de comparer les rôles de la campagne et de la ville dans la grèce antique et à la fin du 18e siècle. En ce qui concerne la fragmentation du pouvoir, j'ai pensé à ajouter les média à ma liste : ils tombent dans le champ d'application des sociétés commerciales, mais c'est un cas particulier important de concentration excessive. Les grands groupes se sont encore renforcé ces dernières années, à ce train là tous les journeaux vont finir par se ressembler si ce n'est déjà fait. On peut également tenter de voir un autre parallélisme dans les associations incestueuses église - monarchie // multinationales - politique. Que de choses à dire … trinquons aux âges d'or à venir !

3.2. Réponse à Justine **

Justine, je n'ai pas encore évoqué la notion de monnaie, mais dans tout système d'échange une référence à tendance à s'imposer, et il y a une raison mathématique à cela : il est plus simple de comparer N possibilités par rapport à un standard que de comparer chaque possibilité par rapport aux N autres, ce qui nous donne un ordre de grandeur de N2 comparaisons.

N = 1000, ce qui n'est pas beaucoup, nous donnerait 1 million pour N2, je te laisse imaginer le bidule.

J'ai pris le parti dans ces articles d'adapter une approche à la fois créative et pragmatique, innover tout en tenant compte des réussites et erreurs du passé, mais je n'ai rien contre le free your mind pur et dur, tu as bien fait de le replacer au devant de la scène. N'hésite pas si tu as des suggestions.

3.3. Réponse à Jean **

Jean, un cercle ou une spirale ? Les siècles se ressemblent et sont si différents … Je pense réellement qu'il y a comme un tournant dans l'air, espérons qu'il sera positif. Avec le temps, tout se détourne en effet, même dans le meilleur des mondes il y aura toujours des gens qui n'auront rien de mieux à faire. Un système qui n'est pas capable de se renouveler s'érodera lentement mais sûrement.

3.4. Réponse à Hernani **

Hernani, mais qui parle d'autogouvernement parle déjà d'une autorité de groupe, la frontière est plus diffuse qu'on pourrait le penser à première vue.

Le pouvoir devrait ne révéler que de l'organisation et d'un devoir envers la collectivité, mais les symboles qui l'entourent faussent le jeu. Tout comme argent, il prend des proportions démesurées dans l'inconscient collectif. Il ne faut pas se leurrer, la société est d'un naturel moutonnier qui n'attend que la première autorité crédible pour la suivre. L'aura des hautes sphères et tout ce qu'elle confère ne fait qu'attirer dans sa lumière des papillons qui s'y laissent prendre pour de mauvaises raisons. D'où l'image ambiguë que ce milieu véhicule.

Pour les cataclysmes, les gouvernements ne peuvent évidemment pas grand chose, mais ils pourraient beaucoup avec plus de créativité, comme tu le soulignes avec Coluche (que n'a-t-il été élu président …). Ils pourraient plus encore si il existait une réelle coordination mondiale. Mais une telle puissance serait à double tranchant, d'autant que les peuples n'auraient pas un contrôle direct sur ces instances. Une « démocratie » indirecte, on a vu ce que cela peut donner au niveau de l'Union Européenne : des coulisses pratiques pour jouer sur plusieurs tableaux.

4. Des solutions, il y en a

Notre monde va mal, très mal. C'est être une autruche que de ne pas s'en rendre compte. Vous voulez de vraies solutions ? En voila, chacune correspondant à son propre problème. Quelques solutions parmi d'autres, qui sont un début de réponse pourvu qu'elles soient pensées de manière globale.

L'accroissement galopant de la population face aux ressources limitées de notre planète. La solution est simple : un enfant par couple pendant deux ou trois générations, et nous revenons au nombre plus raisonnable de 1 milliard d'habitant. C'est un sacrifice (bien qu'à mon sens ce soit un grand mot) nécessaire : il suffit d'analyser le comportement des foules pour réaliser que la surpopulation entraîne l'aggressivité, puis la violence, puis le masssacre. La vraie question est : préférez-vous un enfant qui vivra bien ou trois qui courront au massacre ?

Ne signer des accords qu'économiques qu'avec les vraies démocraties, afin de faire pression sur les dictatures. L'OMC bafoue actuellement ce principe, il suffit de voir que des dictatures en font partie, ce qui subventionne l'exploitation des travailleurs locaux, pour ne pas dire l'esclavagisme.

La réduction généralisée du temps de travail à 10 ou 20 heures. La barrière des mentalités se dresse ici, encore une fois : il faut arriver à considérer le travail, non plus comme une vertu comme c'est le cas actuellement, mais comme ce qu'il est en réalité, c'est-à-dire une corvée. Nous avons actuellement les moyens technologiques de nous libérer de ces contraintes, seuls des principes arriérés nous en empêchent.

La répartition des ressources. Point Ô combien sensible. Le système économique actuel à ses qualités bien entendu, mais il est très instable. Une régulation qui consisterait à pomper parmi les plus grandes fortunes pour réinjecter parmi les plus pauvres suffirait à le stabiliser. Il suffit d'introduire un paramètre de rapport de richesse et la machine tournera toute seule.

Nous vivons dans un domino géant ou tout peut basculer, parfois dans des directions imprévisibles. Même une bonne intention peut parfois provoquer des catastrophes. Le système actuel est améliorable, mais si on veut le modifier, il me semble essentiel de proposer des solutions cohérentes au niveau mondial, et ne pas se contenter de réfléchir localement (tant au niveau géographique que logique).

Vous vivez dans une démocratie. Nos ancêtres n'étaient certes pas tous des saints (qui l'est ?) mais ils nous ont laissé cet inestimable cadeau. Elle est malade, certes, mais il ne tient qu'à son peuple de la revitaliser en sortant du schéma de pensée droite-gauche qui ne permets à aucune idée nouvelle de se développer.

Vivre dans une démocratie vous donne non seulement le droit de voter (ne ricanez pas, cela a beaucoup plus de poids que vous ne le pensez), mais aussi de vous réunir autour d'idées semblables et de désigner vous-mêmes vos propres candidats. Des gens que vous connaissez et dont vous savez la valeur. Plus des barons qui donnent des consignes. Les barrières que vous rencontrerez ne seront pas, comme vous le pensez, le manque de moyen financier ou le mépris de la classe politique actuelle. Non, ce sera l'intégrité de vos candidats. Quoi que vous en pensiez, la plupart d'entre-eux ne résisteront pas à l'appel de la corruption. Ce sera aussi l'appétit du pouvoir, l'ambition irrésistible de se retrouver au gouvernement où vous ne seriez dans un premier temps que de la décoration. Le vrai pouvoir est l'influence de l'ombre, pas celle des projecteurs. Ce sera encore la volonté d'arriver au niveau national, alors que la priorité est d'amener un maximum de pays influents à adhérer à vos idées. Mais surtout, le principal obstacle qui se présentera à vous, c'est qu'il est plus facile de réunir des millions de personnes pour répandre leur haine que pour répandre leurs idées et leur volonté de construire l'avenir.

5. Les philosophies Unix et du logiciel libre sont l’avenir de la politique

6. Free Software and Unix philosophies are the future of politics

Auteur: chimay

Created: 2023-08-23 mer 11:03

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