Eclats de vers : Litera : Billets

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Table des matières

1 Corne d'abondance

1.1 I

Me méprendre ? Jamais ! Car toujours je suppose,
Timide, direz-vous ? Mais le mot contient « Ose ! »
Aussi lorsque je vois à deux pas de mes pattes
Tomber le gant brodé d’une divine chatte,
Je verse quelques vers dans sa coupe de cuivre,
Mon penchant naturel m’incitant à la suivre
Des gouttières de plomb aux jardins de Versailles.
Qu’importe le buisson pourvu que le vers saille ?
Que voulez-vous les chats qui rôdent sur les toits
Choisissent le versant qui sied mieux à leur choix.
Aussi, lorsque j’entends quelques strophes félines
Se couler doucement derrière les courtines,
Mon encrier déborde et je ne peux qu'écrire
Jusqu'à ce que la nuit cède dans un soupir.
Aussi je me permets, sur votre joue fugace,
De laisser un baiser tout frémissant d’audace.

1.2 II

C’est ma foi fort bien dit, j’ai cru voir une danse
Tant votre écrit fleuri regorge d'élégance !
J’ai cru voir Cyrano et des liens dangereux
Renaître du passé en anges bienheureux !

Vous n'êtes pas persane, et je ne suis « tapis »
Que dans l’ombre, espérant que la lune sourie.
Je la raccroche donc, cette lune étoiléé,
En attendant l'éclair d’un soleil printanier.

Mais puisque vous osez me confier vos frissons,
La rigueur hivernale enflammant les tisons,
Je dirai sans frayeur mes secrets appétits …
Un autre jour peut-être, ou peut-être une nuit.

Oui, vous avez raison, j’accepte l’amitié,
Que puissent s’embrasser nos esprits déliés
Sur nos plumes ravies d'échanger leurs délires
En vers et poésie. Quant à votre soupir,

Je le laisserai fondre avec la gourmandise
Qui sied aux doux baisers des félines marquises
Et garde le parfum de ce délice exquis
En espérant qu’au chaud il fera des petits !

1.3 III

Vous me connaissez mal, oui c’est mal me connaître
Que me penser pouvoir briser cette fenêtre
Traverser cinq cent lieues d’un vol de goéland
Les ailes en sueur et le plumage en fièvre
Espérant le délit que me tendent vos lèvres
Pour m’arrêter tout net le mors sur mes élans

Car ne pas tout tenter serait vous faire injure
Quant à votre refus il me serait torture
Je vous l’ai déjà dit l'âme appelle la chair
Dites si vous voulez ma morale bancale
Mais mon sang latin nie les rigueurs boréales
Qui font taire leur corps dans une ère glaciaire

Car l’instinct du chasseur qui se réveille en moi
N’attendrait qu’un soupir pour fondre sur sa proie
Qu’arriverait-il si vous vous laissiez saisir ?
Nos peaux seraient marquées que ce soit par l’absence
Le remords la souffrance ou bien l’indifférence
Ne tentez plus ce fou qui voudrait vous offrir

Des coussins de tendresse et des barils d’amour
Mais qui ne peut n’ayant la magie pour secours
Se trouver et partout et toujours à la fois
Car je vous veux heureuse et vous ferais souffrir
Rengainons nos ardeurs je veux vous voir sourire
Sur ce petit bisou juste au bord de vos draps

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Auteur: chimay

Created: 2021-11-07 dim 19:08

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